Je ne vais plus au Café !
A l’époque, lointaine, ou j’avais une activité professionnelle, j’avais l’habitude de commencer ma journée par un passage au trocson du coin.
Une façon de m’imprégner de la ville ou j’arrivais.
Un sas entre la route et le taf.
Lire le journal du matin après 1heure ou 2 de France Info.
Prendre une avance de Chaleur Humaine pour commencer une journée qui, certainement, en serait dépourvue en dépit du nombre de personnes que je rencontrerai.
Depuis qu’on ne me juge plus bon qu’à devenir alcoolique, dépressif et suicidaire, j’ai, peu à peu, abandonné cette habitude (à 1,40 € l’eau chaude, ça calme).
L’interdiction de cloper dans les bars à été le sucre qui fait dépasser la tasse. Quitte à fumer dehors, debout, comme un c.. autant le faire chez moi, au moins je ne suis pas sur un trottoir!
Ce matin, pourtant, en achetant ma dose quotidienne de nicotine, et autres substances autorisées, l’envie d’un expresso fut trop forte.
Je m’installe, donc, au bar, à côté de 2 ouvriers du bâtiment qui, du fait de leur cote blanche, me semblent appartenir au corps des barbouilleurs de murs.
J’en profite pour me demander par quelle obscure raison les peintres qui, plus que d’autres, risquent les taches, continuent de s’habiller de blanc. C’est vrai quoi, chez Midas ils ont troqué la combi jaune par une noire, les chirurgiens sont, depuis longtemps, en bleu ou en vert... Les peintres non !
Brefle (comme disait mon cher Béru), je « m’attable » au bar prés de ces nobles ouvriers quand, sans écouter le moins du monde leur conversation, j’entends le plus jeune parler de SA femme (lui, il A une femme, pas une épouse) en terme fleuris et conclure :
-« Attends, j’va quand même pas m’laisser marcher su’les pieds !
Hé, c’est qui qui commande ?..
Merdalors !..
C’est quand même pas aux bonnes femmes qu’l’bon Dieu a donné un truc en plus ! Alors… »
Je ne sais ce qui m’a pris (généralement quand il m’est arrivé de me mêler de conversation des autres c’était plutôt le soir et après quelques bières) je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire, en termes forts courtois, que le vulgaire truc qui pendait à son entrejambe n’était pas un « truc en plus » puisqu’il avait une fonction urinaire, mais, qu’en revanche, les femmes avaient, elles, un vrai TRUC en plus, intégralement dédié au plaisir, qui, manifestement, lui avait échappé.
Devant le rond que formait sa bouche muette (qui me rappelait le quotient écologique de certains élus UMP) je n’ai pas résisté à l ‘envie, puisqu’il avait parlé de son Dieu soi-disant Bon, de lui dire de se remémorer la dernière foi qu’il etait entré dans une église.
Lui : « ouais, et alors ?»
Moi : « regardes bien l’entrée… »
Lui : « Ouais… ? »
Moi : « Tu vois le portail, ses replis, la rosace au-dessus ? »
Lui : « ben, ouais, et alors ? »
Moi : « A ton avis, ça ressemble plus au truc qui te permet d ‘évacuer la bière, ou aux lèvres de ta femme et au « TRUC EN PLUS » que Dieu lui a donné ?
Lui : « … ! »
Le rond que formait sa bouche n’était pas sans me rappeler le quotient écologique de certains élus PS...
Je sais, la manipulation c’est facile !
En même temps cela procure du plaisir,
… Et c’était bon !
Bon, c’est pas tout ça mais va falloir que je change de dealer…
Je crois que ce soir ce sera bière au Ceili, les buveurs de bière bretonnants sont moins c… que les buveurs de café !
Non ?
*La femme est l'avenir de l'homme Jean Ferrat/Aragon